Face à la disparition de domaines nordiques cette dernière décennie, liée au manque de neige récurrent entre 1000 et 1200m, le Syndicat mixte du Parc a engagé avec le conseil scientifique du Parc une réflexion en 2018 sur le devenir des activités de tourisme et de loisirs liées à la neige. 

Dans ce cadre, Frédéric Serre - chercheur à l’Université de Limoges et membre de ce conseil - a réalisé une étude de l'évolution du climat et des débits des cours d'eau sur le massif cantalien. Son analyse a exploité les données fournies par :

• 4 stations du réseau climatologique de Météo France pouvant fournir de longues séries de données sur la période 1961-2010 : Montgreleix (Cézallier - 1240m), Le Claux (Nord Cantal - 1050m), Talizat (Est Cantal - 980 m) et Saint-Jacques-des-Blats (Sud massif cantalien - 1000m)

• 3 stations hydrologiques : Sainte-Eulalie (débit de la Maronne- Ouest massif cantalien), Vic-sur-Cère (débit de la Cère amont-Sud-Ouest massif cantalien) et de Joursac (débit de l’Alagnon - Nord-Est massif cantalien).

Quelles évolutions entre 1961 et 2010 ?

• températures annuelles : une hausse de 0,2°Cen moyenne et par décennie est constatée. Cette hausse est plus marquée au printemps et en été et atténuée en hiver.

• précipitations et débits des cours d’eau
  . une baisse généralisée des précipitations est constatée en hiver alors qu’à l’automne elles sont marquées à la hausse.
  . un impact observé sur les débits des cours d’eau qui baissent de 2,2 à 3,3% en moyenne par décennie:

• enneigement :
  . une baisse globale des niveaux d’enneigement vers 1000m d’altitude (durée et épaisseur du manteau neigeux)
  . une forte baisse du nombre de jours où l’épaisseur du manteau neigeux > 30 cm
  . une variabilité des conditions de circulation atmosphérique qui explique certains hivers très enneigés dans la période récente.

En résumé : à l’échelle du Cantal, la hausse des températures et la diminution des précipitations s’inscrivent dans les tendances observées à une échelle plus globale. Elles se traduisent en hiver par une baisse des niveaux d’enneigement vers 1000 m d’altitude, beaucoup plus marquée par rapport au massif des monts Dore. Toutefois, la diminution des valeurs moyennes n’interdit pas d’enregistrer des hivers parfois plus enneigés comme en 2005-06 du fait de la variabilité interannuelle du climat. 

En projetant les observations des dernières décennies sur les années futures, les conditions d’enneigement favorables aux loisirs neige se réduisent sensiblement.

 

Consulter l'étude de 2018 et sa synthèse.